Les «Trucs et conseils» partagés sur le blogue Parlons apprentissage des Éditions Passe-Temps sont des billets rédigés par des collaborateurs terrain ou des spécialistes d’un domaine dans le but de partager aux lecteurs et aux pairs différentes façons d’utiliser du matériel pédagogique Passe-Temps. L’objectif n’est pas de présenter «les bonnes façons» d’utiliser le matériel, mais bien de partager des pistes, des retours d’expérience et des conseils dans l’utilisation du matériel dans différents contextes.
Dans cet article, Stéphanie Gagnon présente comment son équipe-école a réussi à créer des stations de jeux Placote pour faire vivre à des élèves de 3e année une activité ludique et amusante leur permettant de s'outiller sur le plan socioémotionnel. Les jeux Placote concernés dans ce billet sont : La montagne de la confiance, Zenda : le maitre du stress, Le laboratoire des émotions, L'école des monstres et Le code social.
On parle souvent de l’importance d’intégrer les apprentissages socioémotionnels à l’école, mais comment? Les enseignantes et enseignants n’ont pas toujours les ressources ni le temps pour leur faire une place dans le programme. Voici comment notre équipe-école a réussi à créer des stations de jeux Placote pour faire vivre à des élèves de 3e année une activité ludique et amusante leur permettant de s’outiller sur le plan socioémotionnel. Ce genre d’atelier demande peu de préparation et est motivant pour les élèves puisqu’on les rejoint dans leurs champs d’intérêt et leur zone de développement.
L’enseignante responsable de l’activité a d’abord sélectionné cinq jeux Placote visant le développement socioaffectif, soit La montagne de la confiance, Zenda : le maitre du stress, Le laboratoire des émotions, L'école des monstres et Le code social. Afin de s’assurer que chaque jeu soit bien optimisé pendant l’activité et ainsi enrichir l’expérience des élèves, elle a également prévu d’être accompagnée en classe d’une deuxième enseignante, de l’orthopédagogue, de la psychoéducatrice, d’une éducatrice spécialisée et d’une aide à la classe. Chacune d’elles allait être attitrée à un jeu et avait pour mission d’introduire le jeu et de faciliter les discussions chez les élèves pour aller plus loin dans les concepts abordés. L’enseignante responsable, de son côté, se promenait entre les stations pour s’assurer du bon fonctionnement.
Concernant la coordination des ressources qui allaient être présentes, il faut savoir que nos classes bénéficient déjà, à des moments fixes à l’horaire, d’une aide à la classe, d’orthopédagogie en sous-groupe, de soutien TES pour les élèves «EHDAA» et de périodes de soutien de la part de collègues enseignantes lors de certaines de leurs périodes libres. Et oui, nous avons la chance d’avoir autant de services! La clé a donc été de s’y prendre à l’avance pour choisir un moment. Ensuite, il a évidemment fallu que certaines personnes effectuent des changements dans leur horaire habituel. Par exemple, l’orthopédagogue a échangé sa période d’orthopédagogie avec celle une autre classe. L’activité n’a donc pas créé d’ajout de ressource : ce fut une réorganisation de services tout simplement.
Avant de commencer l’activité, tous les jeux ont été présentés aux élèves afin qu’ils comprennent le but de chacun. Par la suite, les jeunes ont été répartis pour former cinq petites équipes et des stations de jeux ont été disposées à divers endroits dans la classe.
Les équipes avaient chacune une station de départ et une rotation s’est faite après 30 minutes. Évidemment, les élèves n’ont pas pu jouer à tous les jeux puisque l’activité aurait duré trop longtemps et que l’attention n’aurait plus été au rendez-vous. Mais un deuxième carrousel était déjà prévu pour poursuivre l’activité et donner la chance aux élèves d’expérimenter les jeux auxquels ils n’avaient pas encore joué!
De mon côté, en tant que psychoéducatrice, j’étais responsable du jeu Zenda : le maitre du stress. Avec les élèves, j’ai pu entretenir des conversations sur le stress et j’étais en mesure d’amener des réflexions à la suite des réponses que les élèves donnaient. J’en ai profité pour mettre un peu plus de temps sur la compréhension des concepts de stress et d’anxiété, et ce temps de qualité avec les élèves m’a permis d’apprendre à les connaitre et de faire des observations qui m’aideront à mieux accompagner l’enseignante par la suite.
Un point très intéressant à souligner est qu’après l’activité, les jeux restent accessibles dans la classe pour les périodes de jeux libres. Ainsi, comme les élèves ont eu l’occasion de se familiariser avec les jeux et ont bien été guidés préalablement, ils peuvent continuer de développer leurs compétences socioémotionnelles même s’il n’y a pas toujours d’adultes disponibles pour bonifier leur expérience. Par ailleurs, de cette façon, on permet aussi aux élèves de soutenir le développement d’autres habiletés telles qu’attendre son tour ou s’arrêter pour réfléchir. On dit bonjour aux fameuses fonctions exécutives!
Dans notre école, cette activité a beaucoup fait jaser et plusieurs enseignantes ont ensuite eu envie de l’essayer!