Pourquoi s'intéresser au « baluchon » de l'élève qui apprend à lire et à écrire?

15/12/2022 13:00:00

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Pour rappel, un baluchon est une sorte de sac, généralement attaché à un bâton et porté sur l’épaule par celui qui le possède. On dit souvent « petit baluchon ». Chaque élève qui se présente en classe arrive avec son baluchon. Ce baluchon est petit ou grand, richement fourni ou non. Dans ce baluchon, l’élève y a déposé tout ce qu’il possède. On y retrouve ses connaissances, ses compétences, ses expériences et ses représentations, entre autres. Il inclut aussi tout le bagage que l’élève a développé à l’oral.

Le baluchon en lecture et en écriture

Certains enseignants désireux de respecter toutes les attentes du programme ministériel en ce qui a trait à l’enseignement de la lecture et de l’écriture oublient parfois de tenir compte du contenu du baluchon de leurs élèves. Or, lorsque la cible d’apprentissage est la lecture ou l’écriture, l’enseignant a assurément avantage à recenser le contenu du baluchon de ses élèves. Mais comment peut-il s’y prendre pour en découvrir le contenu?  

L’oral : première piste d’exploration du baluchon

Pratiquement toutes les opérations mentales nécessaires à la lecture ou à l’écriture ont un équivalent à l’oral. Vous voulez travailler les inférences en lecture? Faites-le d’abord à l’oral puisqu’on fait les mêmes types d’inférences dans les deux contextes. Vous voulez amener les élèves à identifier le sujet du verbe en écriture? Faites-le d’abord à l’oral puisque la structure des phrases est très souvent la même à l’oral et à l’écrit. Comme les enseignants cherchent souvent des pratiques gagnantes, en voici une : passez toujours par l’oral avant d’aborder l’écrit.

Pourquoi passer d’abord par l’oral?

Il y a plusieurs avantages à procéder dans cet ordre. Premièrement, l’enseignant s’assure que l’élève peut réaliser l’opération mentale à l’oral. Si l’élève ne peut pas réussir une tâche à l’écrit (en lecture ou en écriture), l’enseignant ne sait pas si le problème est la tâche (p. ex. faire des inférences) ou le contexte de réalisation de la tâche (p. ex. à l’oral ou à l’écrit). En passant par l’oral, l’enseignant s’assure que les élèves possèdent ce qu’il faut pour atteindre la cible d’apprentissage. 

Deuxièmement, comme l’élève doit être capable de se représenter ce qui est attendu de lui avant d’amorcer la tâche, utiliser l’oral avant l’écrit l’aidera à comprendre les attentes liées à la tâche et lui permettra d’anticiper chaque opération mentale nécessaire pour réussir la tâche. 

Troisièmement, pour les élèves en difficulté ou ceux qui manquent d’assurance en français, passer par l’oral leur permettra de constater qu’ils ne sont pas dépourvus de connaissances et d’habiletés et qu’ils peuvent se lancer dans l’activité proposée par l’enseignant avec assurance ou, du moins, avec plus d’assurance.

En bref

Passer par l’oral, c’est tenir compte du baluchon de l’élève. Et passer par l’oral, c’est toujours payant! 

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