Il était une fois un son : une collection de petits livres très utiles pour automatiser l'articulation
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Les «Trucs et conseils» partagés sur le blogue Parlons apprentissage des Éditions Passe-Temps sont des billets rédigés par des collaborateurs terrain ou des spécialistes d’un domaine dans le but de partager aux lecteurs et aux pairs différentes façons d’utiliser du matériel pédagogique Passe-Temps. L’objectif n’est pas de présenter «les bonnes façons» d’utiliser le matériel, mais bien de partager des pistes, des retours d’expérience et des conseils dans l’utilisation du matériel dans différents contextes.
Dans cet article, Coralie Tullio présente comment elle utilise la collection de livres Il était une fois un son pour automatiser l’articulation des enfants qu'elle voit dans son cabinet d'orthophonie. Vous y trouverez ses conseils pour mettre en place ce matériel en rééducation.
Certains enfants sont suivis en orthophonie pour des troubles de l’articulation: un ou plusieurs sons (ou phonèmes) ne sont pas produits correctement, car l’enfant n’a pas acquis le bon geste moteur. Mais il arrive parfois que la rééducation stagne : l’articulation ne s’automatise pas, le son est bien prononcé pendant les exercices, mais les mauvaises habitudes reviennent dans la parole spontanée…
Grâce aux neurosciences, on sait aujourd’hui que pour qu’un nouveau comportement se mette en place, il faut qu’il soit répété un certain nombre de fois afin que de nouvelles connexions neuronales se créent. Plus un comportement est répété, plus ce nouveau circuit sera emprunté et contribuera à rendre le comportement automatique.
La collection Il était une fois un son offre aux orthophonistes la possibilité d’automatiser l’articulation d’un phonème cible en exposant justement l’enfant à ce phonème de manière répétée et dans un contexte de communication faisant intervenir le langage spontané!
Voici quatre conseils pour mettre en place ce matériel en rééducation:
- Ne pas bruler les étapes
Rééduquer l’articulation demande de respecter un certain nombre d’étapes. Ainsi, avant de se lancer dans le langage spontané, on va prendre le temps de travailler le phonème cible, d’abord de façon isolée, ensuite au sein de syllabes puis de mots pendant plusieurs séances. C’est lorsque l’enfant se sent à l’aise qu’il peut poursuivre en produisant le son dans un contexte plus naturel de communication.
- Avoir recours à la lecture indirecte
La lecture indirecte est une méthode d’intervention qui consiste à lire une histoire à l’enfant en lui demandant de répéter chaque segment de phrases. C’est une méthode souvent utilisée en orthophonie pour développer le langage oral. Elle a toute sa place dans un objectif d’automatisation de l’articulation. Elle permet de fournir un bon modèle linguistique à l’enfant qui, en le répétant, se l’approprie, tout en se rapprochant d’une situation de parole spontanée. Bien évidemment, lorsque les paragraphes à lire sont assez considérables et que l’enfant fatigue, il ne faut pas hésiter à en simplifier quelques-uns!
- Fractionner la lecture sur plusieurs séances
Étaler la lecture sur plusieurs séances permet d’induire des situations de parole spontanée au cours desquelles on se remémore le début de l’aventure du personnage de l’histoire. On incite ainsi l’enfant à raconter le passage que l’on avait lu ensemble, en le guidant éventuellement par des questions. Les aventures des personnages de la collection sont captivantes et vont piquer la curiosité des enfants alors il ne sera pas difficile d’y revenir sur plusieurs séances!
- Réaliser d’autres activités langagières autour de l’histoire
Chaque fin de lecture d’un passage de l’histoire peut mener à des questions de compréhension, à la création d’une liste de mots comprenant le phonème cible (à répéter ensuite à la maison), voire à des phrases qui résument le contenu de l’histoire. On peut facilement imaginer que les parents à la maison vont questionner leur enfant sur la provenance de ces mots ou de ces phrases, ce qui amènera à nouveau une situation de parole spontanée où l’enfant produira plusieurs fois d’affilée le phonème cible.
Enfin, il est important de s’assurer d’une collaboration active des parents lorsque l’on vise l’automatisation de l’articulation. Plus l’enfant s’exercera à la maison de façon régulière, plus cela sera efficace. N’oubliez pas, l’automatisation nait de la répétition!
