La résolution de problèmes mathématiques est sans conteste un défi pour tout enfant, mais elle l’est d’autant plus pour un enfant ayant un trouble des apprentissages en mathématiques ou un trouble du langage. En effet, résoudre un problème mathématique est une activité complexe qui dépend de facteurs inhérents à l’énoncé du problème lui-même (par exemple, le type de problème, la structure linguistique de l’énoncé, les nombres utilisés, etc.) et de facteurs inhérents aux capacités de l’enfant en situation de résolution (par exemple, ses capacités langagières, mnésiques, de raisonnement, etc.). Développer des interventions efficaces pour aider les enfants qui ont des difficultés mathématiques à résoudre des problèmes est donc un défi de taille.
Zheng, Flynn et Swanson (2012) ont réalisé une revue systématique de la littérature sur l’efficacité des interventions visant l’amélioration de la résolution de problèmes chez les enfants présentant des difficultés mathématiques. Les auteurs s’interrogeaient plus particulièrement sur les effets de telles interventions selon le profil des enfants (certains avaient un trouble des apprentissages en mathématiques isolé et d’autres présentaient ce trouble en cooccurrence avec des difficultés de lecture). Ils se sont aussi intéressés aux effets des interventions en fonction des « ingrédients actifs » qu’elles comportaient, c’est-à-dire leurs composantes et leurs modalités.
Après avoir effectué une recherche rigoureuse sur des bases de données scientifiques selon des critères précis, les auteurs de cette revue systématique ont sélectionné quinze études dont ils ont analysé les résultats. Alors que sept études étaient des études de groupe (quatre essais contrôlés randomisés et trois études quasi expérimentales), les huit autres étaient des études de cas uniques ou multiples regroupant un total de vingt-sept enfants.
Plus en détail, les études sélectionnées visaient des enfants et des jeunes âgés de 5 à 18 ans; l’âge moyen des participants aux études de groupe était de 9 à 10 ans tandis qu’il était de 12 à 13 ns pour les études de cas. Le contenu des interventions s’articulait principalement autour des problèmes à une étape pour les études de groupe et des problèmes à plusieurs étapes pour les études de cas. Toutes les interventions se consacraient à plus d’une opération arithmétique. La plupart mettait l’accent sur la compréhension conceptuelle des problèmes et la moitié impliquait l’utilisation d’objets de manipulation. Plusieurs « ingrédients actifs » y ont été identifiés. Les sept études de groupe incorporaient de l’instruction explicite. L’utilisation d’indices pour le rappel des stratégies modelées était aussi fréquente (89 % de ces études). Les autres moyens fortement employés dans les études de groupe (dans 70 % de ces études) comprenaient le séquençage des informations à fournir, l’annonce de l’organisation en avance, le questionnement des enfants, la demande d’élaboration des réponses des enfants et le modeling. Enfin, 50 % de ces études impliquaient une intervention en petits groupes, contrôlaient le niveau de difficultés de la tâche, découpaient les exercices en tâches plus simples et plus courtes et utilisaient les représentations picturales. Les études de cas s’appuyaient sur les mêmes modalités.
Les faits saillants de la recherche sont les suivants :
À la lumière de ces données, les auteurs concluent que :
Références
Zheng, X., Flynn, L. J., & Swanson, H. L. (2013). Experimental intervention studies on word problem solving and math disabilities: A selective analysis of the literature. Learning Disability Quarterly, 36(2), 97-111.
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